Dante Alighieri

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Dante Alighieri

Dante Alighieri, plus connu sous son seul prénom Dante est un écrivain et poète florentin né en 1265 et mort le 14 septembre 1321.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En 1979, Marc-Édouard Nabe se rend aux trois jours d’évaluation de l’armée avant le service militaire avec La Divine Comédie sous le bras :

« C’est avec La Divine Comédie que je me suis présenté aux trois jours à Blois en 79 dans l’espoir que les militaires réformeraient sans hésiter un si fervent lecteur d’Alighieri !... Zéro ![1] ».

Deux allusions à Dante dans Au régal des vermines : le titre d’une partie sur les femmes et l’amour, « Béatrice enculée », et son exergue : « Pleurez amants puisqu’Amour même pleure ».

En 2002, la première phrase d’Alain Zannini reprend celle de la Divine comédie : « Au milieu du chemin de notre vie, je me trouvai dans une sacrée merde[2] ».

Publié en janvier 2010, le récit de L’Homme qui arrêta d’écrire est construit précisément sur la trame même de La Divine comédie de Dante (sur le modèle de ce que Joyce avait fait avec L’Odyssée pour son Ulysse). La transposition scrupuleuse de toutes les scènes et personnages dantiens dans le roman de Nabe n’est pas comprise par les critiques littéraires, mais rapidement remarquée par des lecteurs attentifs (« Petit Jean », Laurent James...) qui ont dressé des plans de correspondance entre les deux œuvres.

Citations

Nabe sur Dante

  • « On peut trouver Dante vraiment très salaud. On ne peut pas trouver plus infidèle. Il est rangé des vagins. Envulveur de biches, daim impuni, dégueulasse. La “vie nouvelle”, c’est la belle vie. Béatrice est tellement cocue. Il écrit des poésies pour d’autres trous ! C’est le comble ! À peine morte, il va se consoler dans la compatissure visqueuse d’autres dames, très gentilles, très sympas... Le nabot revêche, grave, chécreux lyrique est trop porté sur la chose : Bice se retourne dans son Paradis. Tout cela ne vaut rien : vous le savez. C’est tout faussé entièrement par trois choses : d’abord Dante n’a pas baisé Béatrice. Ensuite Béatrice se foutait de Dance : à peine si elle a pu se froisser. Troisièmement: Béatrice est morte. Il y a viol de cadavre. Dante a sublimé Bice sans qu’elle n’en sache rien, contre son gré certainement. Dante n’a pu bien la posséder que dans la mort. La déification n’est qu’un long jet de foutre. La vie et l’œuvre de Dante ne sont qu’une immense bandaison. Tout le monde sait ça. Bande, le Danteur : et on n’en parle plus. » (Au régal des vermines, 2012 (1985), pp. 275-276)
  • « Vendredi 10 avril 1987. — [...] Dante, c’est le baroudeur du Salut. Il a crapahuté les étoiles. Il est allé encore plus loin que Dostoïevski aux travaux forcés, Cervantes à Lépante : il a tenté la grande aventure : il est parti avec Virgile dans l’estomac retourné du monde ! Expédition interne ! Il y en a pour croire que Dante n’est pas vraiment allé en Enfer, que ce n’est qu’un livre imaginé... Pauvres cons ! Ils me rappellent tous ceux qui doutent des crimes de Sade ou des voyages dans le maelström ou au pôle Nord d’Edgar Poe ! Dante a véritablement accompli son divin tourisme en lui-même. En écrivant ce que l’on ferait, on fait ce que l’on écrit.
La fin du Moyen-Âge n’a pas vu son poète : il est barré dans l’outre-livre. Il a joué à la marelle suprême ! Dante est peu recommandable. C’est un poète à gages. L’époque y fait beaucoup : ça lui rajoute des horreurs catholiques. Dieu lui éclabousse l’auréole comme un gros camion qui passerait à tombeau ouvert dans une flaque. Il a du ciel plein son manteau !
Nous y voilà, c’est le dernier jugement ! Ça ne rigole pas comme plantaison ! Et toutes allégories dehors, la Justice à Courre dans les bifurcations !... L’Ultime Mise au point avant la Finale Raclée ! Vous méritez tous votre place au fond du Temps ! Chaque fois que Dante visite un cercle, il en chasse une âme... Il arrive dans l’Empyrée les bras chargés de démons. Larves et anges. La Divine Comédie est un grand spectacle allégorique aspirant toutes les rancunes ! » (Inch’Allah, 1996, p. 2089)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Inch’Allah, Éditions du Rocher, 1996, p. 2088.
  2. Marc-Édouard Nabe, chapitre 1 « Écœuré », Alain Zannini, Éditions du Rocher, 2002, p. 11.