Claude Nougaro

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Claude Nougaro

Claude Nougaro est un chanteur né le 9 septembre 1929 à Toulouse et mort le 4 mars 2004 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Nabe et Nougaro

Claude Nougaro et Marc-Édouard Nabe se rapprochent pour la première fois chez Francis Paudras, en août 1983[1].

Dans son premier livre, Au régal des vermines (1985), Marc-Édouard Nabe fait une allusion à Claude Nougaro, en moquant sa prétention à faire du jazz : « Je ne peux plus supporter ces jeunes et ces moins jeunes qui parlent de swing sans jamais avoir écouté un Basie de leur vie, qui confondent ce mot sacré avec le goal qui sautille et Marcel qui chauffe !... [...] Les plus finauds sont encore plus épais. Le swing, c’est le pied qui bat la mesure. Le jazz, c’est le débraillé étudié de Nougaro ou les carottes des néo-Bechets au pied de la tour Montparnasse.[2] »

Fin février 1986, chez Francis Paudras, Nougaro félicite Nabe pour ses pages sur Thelonious Monk dans le Régal, tout en évoquant le passage le concernant : « Nabeûh ! J’ai lu ce que tu as écrit sur moi dans ton Régal, tu m’as pas arrangé dis donc ! Mais les pages sur Monk appartiennent à l’histoire : tu es un grand écrivain ![3] »

Nougaro se fâche avec Nabe après un concert en septembre 1986, vexé par le jugement rendu par l’écrivain sur sa voix, avant de se réconcilier après la sortie du premier roman de Nabe, Le Bonheur, en janvier 1988, et d’en parler avec grand enthousiasme dans les émissions où le chanteur était invité. Grand fan des articles de Nabe dans L’Idiot international, Nougaro suit, un peu effrayé, la carrière destructrice de l’auteur de Rideau. En octobre 1989, Nabe est invité par Nougaro dans la « Nuit Nougaro », diffusée sur France Culture[4]. Également collectionneur, avec sa femme Hélène, des tableaux de l’écrivain, Claude Nougaro témoignera de son admiration et de son affection pour Nabe jusqu’à sa mort, en 2004.

Dédicace de Claude Nougaro à Marc-Édouard Nabe

Citations

Nougaro sur Nabe

  • « Parmi les modernes, j’ai fait la découverte récente de Jacques Réda. J’aime bien aussi, le fils de mon ami Zanini, Marc-Édouard Nabe, dont les bouquins sont toujours très polémiques. » (Sud-Ouest Dimanche, 6 mars 1994).

Nabe sur Nougaro

  • « Dimanche 7 août [1983]. — [...] Nous arrivons enfin en Jaguar rouge au château d’Antigny où Francis me jette littéralement dans les bras de Claude Nougaro, le taurillon toulousain de la chanson française. J’ai toujours pensé qu’on devrait lui mettre un anneau dans le nez pour l’amener sur scène. J’ai dû le voir cent fois quand j’étais enfant, mais aujourd’hui, à cause des éloges de Paudras, c’est lui qui est comme un petit garçon devant moi. Il a un faux air d’inspecteur Colombo du bel canto et commence à m’interroger. La conversation roule sur Marcel, Marseille, Pagnol, les Arabes, et mon livre. » (Nabe’s Dream, 1991, p. 64)
  • « Vendredi 28 février 1986. — [...] Il me serre voluptueusement la main et ne me quittera pas de TOUTE LA SOIRÉE. Nougaro essaie de me séduire comme une femme. Pour me convaincre qu’il est aussi poète il essaie de me foutre le doigt de son admiration dans le cul de mon “génie”, haranguant avec tonitruance les quarante personnes qui peu à peu ont envahi l’appartement historique de la rue de Douai pour une dernière soirée. Il a lu le Régal dix fois et depuis Audiberti, il n’a jamais été aussi “ému typographiquement”. Je fais “mousser les mots”, quand je parle de ma mère “avec tant d’amour et de cruauté à la fois”, quand je raconte la rencontre avec Hélène dans “ce train nommé désir”, etc., c’est “magistral”. Il connaît tout. » (Tohu-Bohu, 1993, p. 1486)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, pp. 64-65.
  2. Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, anti-édité, 2012 (1985), p. 57.
  3. Marc-Édouard Nabe, Tohu-Bohu, Éditions du Rocher, 1993, p. 1496.
  4. « Nuit Nougaro », France Culture, octobre 1989, retranscrit dans Marc-Édouard Nabe, « Nabe touché par la sculpture », Coups d’épée dans l’eau, Éditions du Rocher, 1999, pp. 126-127.