Caroline Fourest

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Caroline Fourest

Caroline Guillemot, dit Caroline Fourest, est une journaliste, militante, essayiste, enseignante, réalisatrice né le 19 septembre 1975 à Aix-en-Provence. Fille d'un négociant en vin et issue de la bourgeoisie aixoise, elle se lance dans le journalisme au milieu des années 1990 pour travailler contre l’extrême-droite catholique avant de fonder, avec sa compagne Fiammetta Venner, en 1997 la revue Pro Choix pour militer en faveur de l’avortement, de la laïcité, des droits des femmes et des homosexuels. En 2004, elle publie Frère Tariq, un essai contre Tariq Ramadan qui donna lieu à un débat dans l’émission de Frédéric Taddeï, Ce soir (ou jamais !), en novembre 2009 (dix ans plus tard, son combat anti-Ramadan prendra la forme de soutiens publics et privés apportés aux femmes accusant l’universitaire suisse de viol et d’emprise). C'est aussi en 2004 que Caroline Fourest intègre l'équipe de Charlie Hebdo dirigée par Philippe Val pour publier des reportages et ouvrir une chronique LGBT avec Venner, avant de quitter la rédaction en 2009, annonçant sur son blog que « l’audace se cherche ailleurs »[1], alors que l’hebdomadaire s’était déjà « distingué » par la publication des caricatures du Prophète (numéro du 8 février 2006) et, malgré son procès gagné, avait continué à multiplier critiques et attaques de l’Islam et des musulmans.
Chroniqueuse pour Le Monde, Marianne, France Culture, France Inter et France 2, Caroline Fourest, invitée récurrente sur France 5 à C à vous et à C l’hebdo, est très active sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook). Elle a également réalisé des documentaires : par exemple, Les obsédés du complot (2010) ou Nos seins, nos armes (2013) sur le mouvement Femen dont Fourest tombera amoureuse de la chef, Inna Shevchenko, sur laquelle elle écrira un livre, Inna (2014), après que celle-ci, hétérosexuelle, a rejeté ses avances[2]. D’ailleurs, pendant le tournage de ce documentaire, Fourest est prise à partie dans une manifestation des militants de Civitas contre le mariage pour tous. Elle est agressée verbalement et reçoit un coup de pied. Pendant les mois qui survirent, Fourest instrumentalisera le plus possible cet incident en disant qu’elle avait été « passée à tabac ». Exactement la méthode d’Éric Zemmour, pourtant à l’autre extrémité de l’échiquier médiatico-politique, qui, lorsqu’il est insulté par des Arabes dans la rue, prend à témoin l’ensemble des médias pour s’indigner sans jamais que soit livrée au public l’effet de la propagande assenée par lui sur les auteurs de ces agressions.
Prise plusieurs fois en flagrant délit d’imprécisions et de mensonges, Fourest se fait sévèrement tancer par Laurent Ruquier qui, dans son émission On n’est pas couché du 9 mai 2015, annonce officiellement qu’elle sera persona non grata : « Je n’inviterai plus jamais Caroline Fourest sur ce plateau et dans aucun plateau de mes émissions, parce que je ne veux pas qu’on me mente surtout quand c’est au détriment d’un de mes collaborateurs.[3] » En octobre 2019, Fourest réalise son premier long métrage de fiction, Sœurs d'armes, racontant l'histoire d'une brigade internationale de femmes se battant contre l’État islamique aux côtés des Kurdes. Le film, mettant en scène Amira Casar et Camelia Jordana, est un échec critique et commercial, ne cumulant que 85 000 entrées en France[4].

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe découvre Caroline Fourest dans le documentaire sur Charlie Hebdo réalisé par Daniel Leconte, C'est dur d’être aimé par des cons (2008), où l’on voit Fourest, pendant la conférence de rédaction orientée par Philippe Val, en train de chercher avec lui la légende de la Une (8 février 2006) dessinée par l’obéissant Cabu qui montre Mahomet dessiné et se désolant « d’être aimé par des cons ». Fourest propose : « Mahomet sous Prozac »...

À partir de là, Nabe suivra d’un œil attentif et critique les interventions de cette incarnation de la nouvelle gauche bourgeoise reconvertie dans l’islamophobie sous couvert de laïcité, et activiste dans tous les milieux bien-pensants. C’est dans Patience 2 (2015) et le premier tome des Porcs (2017) que l’écrivain évoquera à plusieurs reprises et précisément Caroline Fourest :

  • En 2002 : « Il faut bien se remettre dans le contexte : en 2002, Dieudonné représentait les Noirs (désormais, dans ses salles combles, on les compte sur une seule de ces mains de gorille sectionnées par des braconniers et revendues à des Blancs comme cendriers), et il faisait des sketches si francophobes qu’il passait devant le tribunal pour ça. Mieux : il gagnait toujours ses procès, avec le soutien par exemple de Caroline Fourest ! Car, à la base, Dieudonné était la créature des antiracistes, des anti-fachos et Cie... » (Les Porcs tome 1, « XXVI. La négresse de Dieudo », 2017, p. 76)
  • En 2004 : « 2004 fut l’année de l’entrée de Caroline Fourest à Charlie Hebdo... Et encore ! Au début, Fourest n’écrivait pas directement dans le torchon mais était “interviewée”, avec sa co­gouine Fiammetta Venner qui, déjà dans l’ombre de l’équipe en 1997, avait piqué sa crise contre Siné l’homophobe. Fourest commença par une attaque de Tariq Ramadan, “le McDo de l’islam” (illustré par Tignous)... Val employa la technique du recrutement télé : un interviewé remarqué comme “bon client” est aussitôt engagé comme chroniqueur payé (de Michel Field à Christine Angot, en passant par Roselyne Bachelot et Yann Moix, ils ont tous commencé comme ça...). » (Patience 2, « 15. Charlie Blaireaux », 2015, pp. 62-63)
  • En 2005 : « C’est d’ailleurs sur Thierry Meyssan que Caroline Fourest écrivit son vrai premier article dans Charlie Hebdo : ça l’intéressait ce parcours de la gauche à l’extrême droite grâce à la laïcité... Elle enchaîna par un grand portrait d’Ayaan Hirsi Ali, la Somalienne anti­islamiste qui vivait sous protection policière, tout ce qu’adorait Caroline ! En quelques numéros, Fourest était devenue la Grande Vigilante de l’islamisme. » (Patience 2, 2015, p. 65)
  • En 2005 toujours : « Pour couvrir les fameuses émeutes à Clichy-sous­ Bois, uniquement déclenchées à cause de l’impunité des flics ­responsables ­de ­la ­mort des deux jeunes électrocutés Zyed et Bouna, Charlie envoya Caroline Fourest sur place... Mais plutôt que d’aller dans les commissariats, elle préféra aller “enquêter” dans les mosquées “de banlieue”... Au cas où ça viendrait de la religion musulmane, toute cette colère d’opprimés jamais écoutés, légitime pourtant, mais inacceptable pour une bourgeoise d’Aix-en-Provence qui put toute sa vie ouvrir sa gueule à volonté... » (Patience 2, 2015, pp. 65-66)
  • En 2006 : « Fourest exprimait ensuite sa colère de gamine irresponsable. “Tout ce foin pour douze dessins !” Oui, tout ce foin, gouine ! Et encore plus pour nourrir tes fantasmes d’ânesse ! La connasse vantait “l’irrévérence contre l’obscurantisme” sans imaginer que c’était exactement le contraire : ce qui est “obscurantiste”, c’est de faire des caricatures du Prophète d’un milliard d’individus considérés comme de la merde par les cinq autres milliards sur Terre ; et ce qui est “irrévérencieux”, c’est de pro­mettre la mort aux auteurs de ces dessins médiocres. » (Patience 2, 2015, p. 67)
  • En 2006 toujours : « En mai, Fourest et sa copine accouchèrent d’un hors-­série Charlie Blasphème, 6 euros (illustré par Charb et Luz). Sous­ titre : La chasse aux mécréants, de l’Inquisition à l’affaire des caricatures. C’étaient eux qui se prenaient pour des victimes ! Alors qu’ils multipliaient les supports pour exprimer leur haine de la religion et que les anticaricatures, eux, n’avaient jamais le droit d’expliquer leur point de vue nulle part, et surtout pas dans leurs colonnes !... » (Patience 2, 2015, p. 68)
  • En 2007 : « Face à Caroline Fourest qui voulait arrêter “la haine” et “construire”, Houria balança : “Je n’ai pas envie de construire avec des islamophobes de votre espèce !” La Fourest la traita de “victimaire”, alors Bouteldja lui dit qu’elle était plutôt dans la lutte. Transformer les combattants en victimes ! »(Les Porcs tome 1, « CLVII. “Souchiens” et “collabeurs” », 2017, p. 486)
  • En 2008 : « Cavanna n’avait rien compris à la gravité de l’affaire Siné, et essayait de jouer les réconciliateurs, les “sages”... Pour lui, ni Val ni Siné n’avait “démérité” et il leur vouait à chacun son “estime”. Le vieux “lâche” (dixit lui-­même) ne se réveilla que lorsque la Caroline Fourest décréta dans Le Monde­ la­ fin­ de­ “l’esprit­ bête­ et­ méchant­”... Cavanna­ lui répondit, dans Charlie, en citant son “frère” Choron et en disant que Charlie avait “créé des légendes” et n’avait pas été fait “pour faire des carrières”... “Un journal n’est pas un escabeau vers les hautes fonctions de l’État.” Trop tard, Fourest lui répondit dans Charlie en lui rétorquant qu’elle était désolée de l’avoir froissé mais qu’il était démodé. Pour elle, le combat était désormais contre l’intégrisme musulman, et puis c’est tout : voilà la ligne qu’elle aspirait à faire prendre au journal... Fourest ne­ fit­ dans­ son­ papier­ qu’une­ allusion­ à­ Siné,­ et­ pour­ signaler qu’elle le désapprouvait bien sûr. Pas l’air con le Cavanna ! Se faire remettre en place dans son propre journal, et sur sa propre page, par une gamine sectaire, dépourvue d’humour, qui n’avait jamais rien eu à voir avec l’esprit de Charlie Hebdo, mais qui désormais l’incarnait parfaitement !... Quelle déchéance ! » (Patience 2, 2015, p. 74)
  • En 2009 : « Pour un boycotté hors du Système, Soral arrivait quand même à être invité sur RTL par Nicolas Poincaré pour un débat en direct, face à Caroline Fourest ! L’égérie de Charlie Hebdo anti-intégriste confrontée à l’ambassadeur de la provocation dieudonnesque estampillé FN. Quel cadeau ! Il en ressortit seulement que Soral se disait “dans la lignée d’un Emmanuel Todd et d’un Philippe Muray” (sic, avec le recul) et que pour lui (ne voulant évidemment pas se prononcer sur le fond de l’affaire), Dieudonné avait fait monter Faurisson sur scène exactement comme Jeff Koons avait placé un homard en plastique au beau milieu du château de Versailles... » (Les Porcs tome 1, « CCXXXVII. Jean-Marie l’a virer ! », 2017, p. 738)
  • En 2009 toujours : « Val s’en allait donc de Charlie, mais pour diriger France Inter avec son pote le chasseur de nazis imaginaires Jean-­Luc Hees... Fourest l’aurait bien remplacé mais les autres ne voulurent pas de cette roulure, et c’est Charb qui hérita du bébé merdeux. » (Patience 2, 2015, p. 76)

Le 12 novembre 2010, Marc-Édouard Nabe est invité par Franz-Olivier Giesbert dans son émission, Semaine critique, diffusée sur France 2, où Caroline Fourest est chroniqueuse. Fourest intervient après un échange entre Rama Yade et Nabe pour accuser ce dernier de racisme :

« Madame la ministre, si vous aviez lu les pages de Marc-Édouard Nabe, sur l’exotisme avec lequel il parle des Noirs, il ne faut pas se vexer. La façon dont il parle des homosexuels, la façon dont il parle des femmes, la façon dont il parle des Juifs, est à peu près de ce niveau-là. C’est quelqu’un qui pense qu’être subversif, c’est dire “youtre” à la place de “juif”, c’est dire “nègre” à la place de “noir” et c’est dire “pédé” à la place d’“homo”.[5] »

En dix ans, Fourest a prouvé que son idée toute faite de Nabe et ses livres était infrangible. S’appuyant sur l’autorité d’un Gérard Miller, cette grande défenseuse de l’homosexualité et de l’anti-racisme de gauche n'a apparemment pas pris connaissance des textes que Marc-Édouard Nabe a écrit depuis 35 ans sur Fassbinder, Pasolini, Gertrude Stein, Jean Genet, Malcolm X, et évidemment sur tant de musiciens de jazz noirs américains et surtout sur la question du complotisme, grand thème nabien mis en œuvre dès 2006 qui semble pourtant fortement intéresser Fourest...

En 2014, après le fameux (et dernier) passage de Marc-Édouard Nabe à Ce soir (ou jamais !), interviewé sept minutes à part par Frédéric Taddeï, Caroline Fourest s’en prend pour cette raison à l’animateur dans un tweet détournant la citation attribuée à Jean-Luc Godard sur l’objectivité (« cinq minutes pour les Juifs, dix minutes pour Hitler » dit-elle en cassant l'équivalence de Godard) laissant entendre qu’une parole antisémite a été surreprésentée par Taddeï dans son émission alors même qu’Émilie Frèche, auteur d’un livre sur Ilan Halimi, et le président de la Licra, Alain Jakubowicz, figuraient ce soir-là parmi les invités principaux.

Fourest tweet 11janvier2014.png

Toujours en 2014, le 26 janvier dans l’émission Le Supplément, Caroline Fourest intervient pour critiquer la programmation de Ce soir (ou jamais !), répète la formule godardienne dont apparemment elle ne connaît pas l’origine et continue dans la voie spécieuse de l’approximation, ce qui est la marque de fabrique de son travail journalistique : « Les gens que l’on met sur le plateau comme de simples experts sont en fait des paranoïaques conspirationnistes qui ont eu des écrits haineux et racistes mais ce n’est jamais dit. Et donc le principe de l’émission de Frédéric Taddeï, c’est ce vieil adage qui dit : “Cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour Hitler.” Je crois que dans le cas de Frédéric Taddeï, c’est même six minutes pour Hitler.[6] »

En 2015, le jour des attentats, le 7 janvier, Nabe est dans sa galerie rue Daru pour le décrochage prévu de son exposition de dessins d’humour pour Hara-Kiri de 1974. En visionnant les actualités en direct, Nabe déplore sardoniquement que Fourest ait quitté depuis plusieurs années le journal avec son mentor Philippe Val et qu’elle ait donc échappé à l’attentat. La soirée est filmée par Charles Branco qui tirera 20 minutes de ce document, constituant ainsi le premier des Éclats de Nabe (« Le 7 Janvier de Nabe »). Depuis la diffusion de cet Éclat dans cette première galerie que l’intéressée confondra jusqu’à aujourd’hui avec celle de la rue Sauton, Caroline Fourest ne cessera de rappeler d’une façon obsessionnelle les propos pourtant cohérents tenus par l’écrivain dans la vidéo.

Fourest Facebook.png

Toujours en 2015, en septembre, dans le deuxième numéro de Patience consacré aux attentats de Charlie Hebdo et à l’histoire véridique de l’hebdomadaire, Nabe s’attaque, cette fois par l’écriture et de façon très violente, à Caroline Fourest pour son implication dans l’évolution politique de Charlie Hebdo. Nabe publie également un « poème » que cette « sous-sous-Marceline Desbordes-Valmore des gays prides » a osé commettre sentimentalement à la mort de ses complices criminels de Charlie Hebdo[7]. Dans tout un chapitre consacré à la militante LGBT-bobo (« Fourest Gouine »), Nabe, dans un photo-montage, montre le visage de Fourest fourré entre des cuisses féminines, et dont seule la partie supérieure est visible, le nez de la journaliste arrivant à la hauteur de la toison en brosse de la femme, ce qui lui configure la moustache d’Adolf Hitler.

« Fourest Gouine », montage publié dans Patience 2, 2015

En 2018, Fourest critique dans Marianne l’arrivée de Frédéric Taddeï sur la chaîne russe Russia Today en s’en prenant à Marc-Édouard Nabe, tout en recyclant ce qu’elle avait déjà dit en novembre 2010 dans l’émission de Franz-Olivier Giesbert, faisant ainsi preuve une fois de plus d’un très mauvais travail d’enquête, puisque ignorant les relations émiettées entre Taddeï et Nabe qui font que l’un n'est plus le support médiatique de l’autre depuis plusieurs années. Et toujours dans une propension chère à Caroline Fourest, celle-ci met dans le même sac complotistes, fascistes, antisémites et islamistes :

« En coulisses, l’animateur ne cachait pas ses préférences pour ses invités les plus sulfureux, islamistes, indigénistes ou complotistes. J’ai mieux compris en découvrant son parcours à L’Idiot international et qui était son mentor : Marc-Edouard Nabe. Cet écrivain se croit “subversif” parce qu’il imite Céline et ne fait pas finir une ligne de littérature sans ajouter “crouille” ou “pédé”. Enfant du mauvais siècle, il pond des romans interminables et auto-édités sur la vie d’animateurs télé adorant les partouzes et les prostitués. Une ambiance “One two two” rappelant vaguement les cabarets sous l’Occupation. Ah, j’oubliais, l’homme est si antisystème qu’il s’est laissé filmer dans sa galerie de Saint-Germain-des-Près en train de vomir sur Charlie Hebdo le soir du 7 janvier. M’apercevant à la télé, il a eu ce hoquet : “Elle y a échappé, cette salope.” Très subversif, on vous dit. Exactement le genre de beauté qu’adorait promouvoir “Ce soir (ou jamais !)”. Marc-Edouard Nabe soufflait le nom des invités. Dieudonné pouvait y être convié en majesté. Michel Collon et Tariq Ramadan tenaient le crachoir.[8] »

Enfin, en « riposte » à l’énième attaque cafouilleuse de Fourest contre Nabe, un article signé « Docteur Marty » est publié dans Nabe’s News, intitulé « Conneries Fourest », qui démonte chaque affirmation de la journaliste dans les moindres détails, démontrant ainsi son inclinaison persistante à pratiquer l’approximation malveillante et la désinformation par idéologie de principe[9] :

« Oui, en toute logique, Caroline Fourest aurait dû être dans la salle de rédaction ce matin du 7 janvier 2015, en co-responsable de ce qui a rendu possible les attentats. C’est trop facile de dégueulasser sans prendre la responsabilité d’en assumer les conséquences. Elle veut haïr sans être haïe… On ne peut que détester une militante qui se prend pour une universitaire, pour donner l’illusion que ses paroles sont justes et vraies, mais la justesse et la vérité ne sont pas une question de titre. Comme si elle n’avait pas suffisamment fait la preuve de sa bêtise, de sa méconnaissance totale des sujets qu’elle prétend aborder (comme si c’était un prérequis quand on se prétend éditorialiste !), elle laisse entendre que Ce soir (ou jamais !) diffusait l’analyse de Nabe sur les attentats de Charlie, alors qu’il n’a pas été invité pour parler de Charlie ni au moment des attentats ni à celui la sortie de son Patience 2. Fourest ne comprend pas qu’un combat mené par les moyens du mensonge ne mérite pas d’être livré, que le véritable combat aujourd’hui, c’est la défense des faits ! On a trop laissé le grand n’importe quoi prendre la place de la vérité. Elle se complait tellement dans l’à-peu-près qu’elle ne peut se rendre compte qu’elle est du côté des complotistes qu’elle prétend attaquer ! » (« Docteur Marty », « Conneries Fourest », Nabe’s News n°17, 12 octobre 2018)

C’est d’ailleurs dans ce même numéro de Nabe’s News qu’un contributeur de la gazette, « Rounga », présent au Tribunal de Grande Instance de Paris, raconte, dans un long article illustré par le dessinateur d’audiences nabiennes « Carnif Low », que le 13 juillet 2018, Marc-Édouard Nabe, convoqué au TGI dans le cadre de la procédure intentée en août 2017 par Yves Loffredo pour « injures », a assisté avant son passage à la barre à un autre procès, celui que Thierry Schaffauser, membre de Syndicat des TRAvailleurs du Sexe (le Strass), avait intenté à Caroline Fourest[10]. La militante-journaliste était poursuivie par le militant-prostitué pour « diffamation » après que Fourest l’a accusé de militantisme violent, de proxénétisme et de liens avec le PIR d’Houria Bouteldja. Nabe, écoutant les échanges entre la présidente commune aux deux procès, Caroline Kuhnmunch, et Schaffauser, présent, cherche à intervenir dans les débats, proposant d’abord à la défense de Schaffauser de lui transmettre des arguments, puis carrément se lève pour prendre la parole en pleine audience, intention rapidement rabrouée par la présidente. David-Olivier Kaminski, l’avocat de Caroline Fourest (hélas absente), interroge Schaffauser sur ses messages ironiques au sujet de son hypothétique sympathie envers Daech, nouveau point Godwin... Après cette audience, et avant d’entrer dans la sienne, Nabe salue Schaffauser qui l’accueille sympathiquement alors qu’il ne le connaissait pas. Le 26 octobre, Caroline Fourest annonce sur Twitter qu’elle a gagné son procès[11].

À noter : régulièrement, et jusqu’à très récemment, sur son Twitter et son Facebook, Fourest a relancé la dénonciation (difficile de l’appeler autrement) du premier Éclat de Nabe du 7 janvier 2015, à l’attention de ses followers « ignorants » de toute l’affaire et incités à la plaindre, elle, comme une simple victime de l’écrivain.

Tweet de Caroline Fourest, 25 mai 2020

Citations

Fourest sur Nabe

  • « Marc-Édouard Nabe, ça fait trente ans que vous êtes sur les plateaux de télévision, présenté comme le type infréquentable, boycotté par tout le monde. Vous en rajoutez, vous faites de la pub pour Ahmadinejad, vous faites de la pub pour la burqa. Tout ce qui est détestable, vous le défendez pour avoir ce côté sulfureux. Tous les snobs de Paris vous adorent, tous les snobs disent : “Oui, bon, il est très réac’ et très raciste, mais il écrit divinement.” Alors du coup, quand on lit votre livre, on se dit “bon dieu, mais ce garçon doit avoir le talent de Louis-Ferdinand Céline”. En réalité, quand on ouvre votre livre, on croit trouver Céline, et qu’est-ce qu’on trouve ? Effectivement, le Bottin mondain ! Une fascination pour le milieu parisien, une fascination pour les boîtes à partouze, pour les animateurs de télé défraîchis. Mais un truc juste pas à la hauteur de votre sulfureuse réputation. » (Semaine critique, France 2, 12 novembre 2010)
  • « Taddeï a mis face à face des antiracistes et des complotistes (pourquoi pas, il y a eu de bons moments parce que les antiracistes étaient bons) avant de donner la parole, à part et pendant dix minutes, à son ami-conseiller Marc Edouard Nabe… Comme s’il s’agissait d’une personnalité exceptionnelle, en surplomb… Alors que Marc Edouard Nabe est surtout connu pour ne pas savoir écrire un roman sans écrire “youtre” à la place de Juif. Ce qui n’empêche pas Frédéric Taddeï de le considérer comme le plus grand écrivain de son époque. Pour lui, “de toute façon, les grands artistes sont des fascistes !” » (Immedias. Le blog de Renaud Revel, 1er février 2014)

Nabe sur Fourest

  • « Ah ! C’était la plus froide, la Fourest. Elle se régalait ! Ses prévisions s’avéraient justes, ses oracles s’éclaircis­saient ! Elle l’avait bien dit, qu’à force de traiter ses amis dessinateurs et journalistes d’« islamophobes », ça allait arriver...
Caroline Fourest, qui avait été pour beaucoup dans le déclin progressif du journal vers le racisme pur, pouvait­ s’en­ donner­ enfin­ à­ cœur­ joie,­ bien­ baver­ sur­ les Arabes. Quand on lui montra les têtes des deux frères, elle dit : “Généralement, je travaille plutôt sur les cerveaux islamistes, vous voyez. Je ne travaille pas trop sur ceux-là.” Elle avait l’habitude de “travailler” sur Ramadan, ma chère ! C’est-à-dire sur un prof, un universitaire, un bourgeois, avec qui elle avait pu se mesurer chez Taddeï avant de cracher sur Frédéric bien qu’il lui eût offert ce plateau. En comparaison, les Kouachi n’étaient que des racailles, des pauvres.
Contrairement à Cohen, le Juif impressionnable (au moment où je corrige ces lignes, je le vois s’évanouir en direct dans C à vous après que le docteur Cymès vient de raconter, avec talent, les expériences de son confrère Mengele !), Fourest n’avait pas eu peur ni de s’affronter à Ramadan ni à moi... Pour elle, les vrais démons, c’étaient plutôt les plus humiliés et offensés des pauvres gens poussés au crime par leur sens du châtiment... D’ailleurs, pour ne pas lasser, je passerai rapidement sur la bibliographie dostoïevskienne évidente qui traverse ce drame du 7 janvier : Les Frères Kouachiramazov ; Les Idiots ; L’Éternel Charlie, et Les Dépossédés bien sûr.
Mais tout cela dépasse la Fourest ! Le problème, avec cette sale conne, c’est qu’elle dénie complètement la notion, pourtant simple, de conviction. Elle nie, comme une négationniste qu’elle est, par obscurantisme antiarabe, que des terroristes sont avant tout des gens convaincus par­ leur ­cause, ­des ­sacrifiés ­et ­des ­sacrificateurs ­pour une­ raison bien précise, qu’ils ne sont pas interchangeables avec n’importe quels « fascistes », et que c’est cette propagande assenée depuis des décennies maintenant qui a provoqué ces attentats mêmes.
Pour cette couillophobe notoire de Fourest, un islamiste est forcément un bande-mou, un peine-à-jouir, un mal­ baisé... J’aime bien quand les Blancs racistes donnent des leçons de liberté sexuelle aux musulmans, expliquant tout leur “terrorisme” par la seule “frustration”. Alors que le frustré, c’est Houellebecq qui se dégoûte lui-même tellement il a mal baisé toute sa vie ! C’est Onfray, le cul­ serré qui a cherché toute sa vie à échapper à sa bobonne cancéreuse, et qui déteste le marquis de Sade pour ça ! C’est Zemmour qui est frustré parce qu’il s’est fait baffer toute sa jeunesse dans les cours de récré, et qu’il voyait les­ “bicots­”­ partir­ baiser­ des­ filles­ à­ sa­ place­ !­ Sans­ parler de la Caroline qui s’est fait jeter par la blonde Inna Shevchenko qui en avait peut-être marre que la Fourest lui signe des autographes avec ses règles toute la journée sur ses seins pâles et ukrainiens... » (Patience 2, 2015, p. 18)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Caroline Fourest, « Au revoir, Charlie », carolinefourest.wordpress.com, 15 octobre 2009, lire : https://carolinefourest.wordpress.com/2009/10/15/au-revoir-charlie/
  2. Quentin Girard, « Caroline Fourest et Inna Shevchenko, une romance militante », Libération, 21 janvier 2014, lire : https://www.liberation.fr/societe/2014/01/21/caroline-fourest-et-inna-shevchenko-une-romance-militante_974320
  3. On n’est pas couché, France 2, 9 mai 2015.
  4. Source : http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=19706
  5. Semaine critique, France 2, 12 novembre 2010.
  6. David Doucet, « Les contre-vérités de Caroline Fourest sur Frédéric Taddeï, Les Inrocks, 29 janvier 2014, lire : https://www.lesinrocks.com/2014/01/29/actualite/actualite/les-contre-verites-de-caroline-fourest-sur-frederic-taddei/
  7. Aucune balle ne tuera la lumière

    Ils ont tiré sur des clowns.
    Ils ont tiré sur l’humour.
    Ils ont tiré sur des poètes.
    Ils ont tiré sur la beauté.
    Ils ont tiré sur des journalistes.
    Ils ont tiré sur la démocratie.
    Ils ont tiré sur des policiers.
    Ils ont tiré sur la République.
    Ils ont tiré sur de grands enfants.
    Ils ont tiré sur notre enfance.
    Ils ont tiré sur des blasphémateurs.
    Ils ont tiré sur la laïcité.
    Ils ont tiré sur des antiracistes.
    Ils ont tiré sur l’égalité.
    Ils ont tiré sur des Juifs.
    Ils ont tiré sur la fraternité.
    Ils ont tiré au nom de l’islam.
    Ils ont tiré sur l’islam.
    C’est le Mahomet de Cabu qui avait raison...
    Ces obscurantistes sont vraiment des cons.
    Ils ont tué nos amis, nos compatriotes,
    Mais aucune balle ne peut tuer la lumière.
    Pour un qu’ils tueront,
    Nous serons cent à renaître pour la maintenir allumée.
    Caroline Fourest, 7 janvier 2015
  8. Caroline Fourest, « Frédéric Taddeï enfin sur Russia Today », Marianne, 20 juillet 2018, p. 42.
  9. « Docteur Marty », « Conneries Fourest », Nabe’s News n°17, 12 octobre 2018, lire : http://www.nabesnews.com/connerie-fourest-par-docteur-marty/
  10. « Rounga », « Dernier procès Loffredo », Nabe’s News n°17, 12 octobre 2018, lire : http://www.nabesnews.com/dernier-proces-loffredo/
  11. https://twitter.com/carolinefourest/status/1055867586796232704?lang=fr