August Strindberg

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August Strindberg

August Strindberg est un écrivain et dramaturge suédois né le 22 janvier 1849 à Stockholm et mort le 14 mai 1912 dans la même ville.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe s’intéresse progressivement à Strindberg, en lisant d’abord Inferno :

« Samedi 16 novembre 1985. — [...] À la librairie, je tombe sur un petit livre sur Strindberg, avec des photos qui me donnent envie de peindre sa tronche de lion givré. Tout le soir, entre deux crises de nerfs stupides et paranoïdes, et comme par hasard, assez strindberguiennes, je plonge dans la “présence” de cet alchimiste suspicieux. Je renifle un nouveau frère et les premiers chapitres d’Inferno me confortent dans cette ésotérique voie. Tout est magie noire dans mes exploitations littéraires.[1] »

Nabe se prend de passion pour l’écrivain, en parle à la télévision, étudie sa misogynie, son occultisme et même sa peinture, et réalise lui-même une série de portraits de Strindberg entre 1986 et 1987. À noter : à quelques centaines de mètres du domicile de Nabe à Lausanne, non seulement se trouve l’immeuble de Simenon, mais également le chalet d’Ouchy où Strindberg et sa petite famille ont vécu en 1884 alors que le nouvelliste était en fuite de son pays à cause de son procès pour son recueil Mariés !.

Nabe devant la statue de Strindberg à Saint-Sulpice, à Paris

Citations

Nabe sur Strindberg

  • « Je termine Inferno et poursuit Le Plaidoyer d’un fou encore écrit en français. Quelle drôlerie en plus ! Le Plaidoyer est un des meilleurs livres que j’aie lus. Strindberg a tout compris — parce qu’il a tout ressenti — de ce qui peut perturber un homme amoureux. La finesse paranoïaque du fou de femmes qu’il était est à son incandescence de sens. La femme, “meurtrière psychique” qui ne se sent féminine qu’assise sur une épave d’homme, il n’y a que des lovers de sa sorte pour la rechercher, la trouver, la séduire et la détruire comme il le fait dans Le Plaidoyer. Siri von Essen est une tranquille baronne mariée quand il lui déclare sa flamme si forte que son amour est de l’ordre de la pyromanie. Manège à trois, la situation du Plaidoyer d’un fou tourne à la tragédie grotesque, la meilleur genre par lequel on puisse rendre compte de la burlesquerie du désir. Écorché vif, c’est peu dire ! Strindberg se dit impressionnable comme tout enfant abortif, dont les nerfs mis à nu attendent la peau encore saignante. Kafka est encore trop timide, ce n’est pas contre la poitrine de Strindberg qu’on a envie de se blottir, c’est dans sa poitrine — pour ne pas dire dans son ventre ! » (Tohu-Bohu, 1993, pp. 1366-1367)
  • « Strindberg est une espèce d’ours, un type du froid, et le contraste est étonnant entre son bouillonnement et la neige qui entourait le bonhomme. Il faut imaginer ce que c’est un type qui était un individualiste émotionnel, c’est-à-dire qui ne pouvait rien faire sans être dans une émotion qui le troublait et qui lui enlevait tous ses moyens. Donc, il a dû lutter toute sa vie contre sa propre nature. » (Jean Édern’s Club, Paris Première, 21 novembre 1994)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Strindberg sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Tohu-Bohu, Éditions du Rocher, 1993, p. 1343-1344.